La Confirmation
La confirmation
Avec le baptême et l’Eucharistie, la confirmation est une étape nécessaire de l’initiation chrétienne. Elle fortifie le lien à l’Eglise et enrichit d’une force spéciale de l’Esprit Saint pour être témoin du Christ.
A l’origine de la confirmation
Avant de quitter ses disciples, Jésus leur a promis d’envoyer sur eux l’Esprit Saint. Il le fait dès le soir de Pâques, mais surtout au jour de la Pentecôte.
L’Esprit, Don envoyé par Dieu
Dans l’Ancien Testament, les prophètes annonçaient que le Messie, l’envoyé de Dieu, serait habité par l’Esprit de Dieu qui lui donnerait la force d’accomplir sa mission. La venue de l’Esprit Saint sur Jésus, au jour de son baptême (cf. Mt 3,13) est le signe tant attendu : il est le Messie de Dieu. Jésus réalise toute sa mission en communion totale avec l’Esprit Saint. Ensemble, ils sont comme les « 2 mains du Père », selon l’expression de Saint Irénée.
Dans le livre des Actes des Apôtres, c’est remplis de l’Esprit que les apôtres commencent à proclamer les merveilles de Dieu. Par l’imposition des mains, ils communiquent à leur tour l’Esprit Saint aux nouveaux baptisés.
Confirmé dans la foi
Très tôt s’est ajouté à l’imposition des mains une onction de chrême, une huile parfumée, pour rappeler que le nom de « chrétien » veut dire « celui qui a reçu l’onction » de l’Esprit Saint, comme le Christ lui-même. C’est pourquoi les chrétiens d’Orient appellent ce sacrement « la chrismation ». Les catholiques parlent eux de « confirmation », pour souligner que ce sacrement confirme et fortifie la grâce du baptême.
Le sens de la confirmation
La confirmation donne un surcroit de force pour témoigner de la foi par la parole et par les actes de toute notre vie, malgré les fatigues et les épreuves toujours possible.
Une effusion spéciale de l’Esprit Saint
Comme pour les Apôtres au jour de la Pentecôte, la confirmation est une effusion spéciale de l’Esprit Saint qui apporte croissance et approfondissement de la grâce du baptême. Habités par l’Esprit, nous sommes plus fortement reliés au Père comme ses enfants. C’est l’Esprit qui nous apprend à appeler Dieu « Abba, Père » (cf Rm 8,15). L’Esprit nous unit plus fermement au Christ, et à son Corps qui est l’Eglise.
La confirmation donne un surcroit de force pour témoigner de la foi par la parole et par les actes de toute notre vie, malgré les fatigues et les épreuves toujours possible.
Les dons de l’Esprit sont innombrables et toujours adaptés à nos besoins. La tradition biblique en a identifié 7 principaux :
- La Sagesse : pour discerner ce que Dieu attend de nous et avoir le désir de la sagesse de Dieu qui est amour infini.
- L’intelligence : pour nous aider à approfondir et à comprendre la Parole de Dieu, bien sûr par notre intelligence mais davantage par le cœur.
- Le Conseil : c’est se mettre à l’écoute de Dieu pour se laisser guider par lui. Il faut accepter dans la prière les « conseils » de Dieu, afin de discerner ce qui est bien et ce qui est mal.
- La force : pour rester fidèles à l’Evangile et pour oser témoigner du Christ aux autres.
- La connaissance : pour nous aider à mieux saisir le vrai sens de la vie, pour nous-mêmes et pour les autres.
- L’affection filiale : c’est aimer Dieu comme un enfant ; ce don est appelé « crainte » de Dieu. Ce n’est pas en avoir peur, mais c’est se rendre compte que nous devons toujours l’aimer de plus en plus.
- L’adoration : c’est prier Dieu, le louer, le remercier et percevoir que Dieu est toute notre vie.
Comme le baptême, la confirmation n’est donnée qu’une seule fois. Elle imprime en nous le sceau du Christ de manière indélébile.
Ils parlent de la confirmation :
« De même que, dans le Christ, nous mourons pour renaître, de même sommes-nous marqués de l’Esprit pour pouvoir posséder sa splendeur, son image et sa grâce. Il s’agit d’une marque absolument spirituelle, car si, pour ce qui se voit, nous sommes marqués en notre corps, en réalité nous le sommes en notre cœur, afin que l’Esprit Saint imprime en nous la forme d’une image céleste.
Rappelle-toi que tu as été spirituellement marqué de « l’Esprit de sagesse et d’intelligence, de l’Esprit de conseil et de force, de l’Esprit de connaissance et de piété, de l’Esprit de sainte crainte », et prends-soin de ce que tu as reçu. Dieu le Père t’a marqué de son signe, le Christ Seigneur t’a confirmé et Il a mis en ton cœur le gage de l’Esprit. »
(Saint Ambroise de Milan, 333-397, Traité des Mystères)
« L’eau que je donnerai à celui qui croit en moi, dit Jésus, sera une source de vie, jaillissante en vie éternelle. » Pourquoi comparerait-il le Saint Esprit à une source ? Parce que toute chose vient à la vie grâce à l’eau, et qu’une même pluie produit de multiples effets, comme une même source irrigue tout un jardin et qu’un même nuage arrose toute la terre, produisant la blancheur du lis, le rouge de la rose, la pourpre des violettes et de la jacinthe : ici, l’eau donne naissance à un palmier, là, elle fait pousser la vigne, et pourtant c’est toujours la même eau qui s’accommode à ce qui la reçoit, et qui lui donne ce qui lui convient.
De même le Saint-Esprit, unique et indivisible, donne comme il le veut à chacun la grâce qui lui convient, et comme un bois desséché fécondé par l’eau se met à produire son fruit, de même du pécheur qui a reçut le don de l’Esprit Saint, porte des fruits de justice. À l’un est donné de parler selon la sagesse de Dieu, un autre reçoit l’Esprit de prophétie, un autre de pouvoir chasser les démons, un autre devient capable d’interpréter la Sainte Ecriture, un autre de vivre dans la tempérance, un autre d’exercer la charité, un autre de consacrer sa vie à Dieu dans le jeûne et les austérités, un autre de subir le martyre. L’Esprit Saint est différent en chacun, et pourtant toujours identique à lui-même.
Saint Cyrille de Jérusalem, Catéchèse Baptismale 16
Se préparer à la confirmation
Des parcours de préparation à la confirmation adaptés aux différents âges de la vie sont proposés dans les paroisses, les aumôneries scolaires, et certains mouvements. Le sacrement est habituellement donné par l'évêque.
Maturité du corps, maturité du cœur
Tout baptisé doit recevoir la confirmation. Sans elle, et sans l’Eucharistie, l’initiation chrétienne reste inachevée. Il y a une large marge d’interprétation pour choisir l’âge opportun pour recevoir ce sacrement. Il ne faut pas confondre, cependant, maturité de la foi et maturité physique ou psychologique : l’Histoire de l’Eglise est pleine d’exemple d’enfants encore jeunes qui ont donné un témoignage de sainteté et de foi, parfois jusqu’au martyre.
Des parcours de préparation à la confirmation adaptés aux différents âges de la vie sont proposés dans les paroisses, les aumôneries scolaires, et certains mouvements. Comme pour le baptême, ceux qui reçoivent la confirmation sont épaulés par un parrain ou une marraine qui seront leur compagnon de route pour avancer dans la foi. Il est bon que ce soit le même que pour le baptême quand c’est possible, pour marquer l’unité de ces 2 étapes.
Le Sacrement donné par l’évêque
Chrétiens d’Orient et d’Occident ont des pratiques différentes sur la confirmation : les orientaux privilégient l’unité de l’initiation chrétienne, et regroupent donc le baptême, la confirmation et la 1ère communion dans une même célébration, y compris pour les bébés. C’est le même prêtre qui donne chacun de ces sacrements.
Les chrétiens d’Occident, eux, veulent souligner que le lien à l’Eglise passe par le lien à l’évêque, successeur des Apôtres. Il lui est réservé le geste sacramentel qui, dans l’initiation chrétienne, est le plus lié au don de l’Esprit, car c’est l’Esprit qui fait l’Eglise. C’est donc ordinairement l’évêque qui donne la confirmation, même si celui-ci peut désigner un représentant spécial pour cela.
Les paroisses proposent des préparations adaptées à chaque âge. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de la paroisse de votre domicile, en appelant ou en passant au secrétariat. Si vous vous posez des questions avant de faire la démarche, la plupart des paroisses proposent aussi des permanences pour rencontrer un prêtre, individuellement et sans rendez-vous.
La célébration de la confirmation
Le signe principal de la confirmation est aujourd’hui encore une onction sur le front avec le Saint chrême, une huile parfumée.
Signes et rites
L’huile est un riche symbole biblique : elle est signe de joie, d’abondance, de force et de purification. Elle rappelle l’onction que se faisaient les lutteurs, dans l’Antiquité, avant le combat. Elle est porteuse de guérison, de santé et de beauté.
La célébration des sacrements a repris toute cette richesse symbolique : une huile spéciale sert à purifier et à fortifier ceux qui se préparent au baptême ; une autre exprime la guérison et le réconfort pour les malades ; le Saint Chrême, employé au baptême, à la confirmation et à l’ordination, est un signe de consécration au Seigneur. Il signifie que la confirmation nous fait participer plus étroitement à la mission de Jésus, et nous engage à répandre autour de nous « la bonne odeur du Christ. »
L’onction du Saint Chrême nous marque du sceau de l’Esprit. Dans l’Antiquité, le sceau servait comme aujourd’hui à authentifier un document, mais il marquait aussi, par exemple, l’appartenance des soldats à leur armée. Jésus lui-même se déclare « marqué du sceau de son Père. » (cf. Jn 6,27) Le sceau de la confirmation exprime donc notre appartenance définitive à Dieu, mais aussi la promesse de sa protection dans les épreuves.
Le déroulement de la confirmation
La célébration du sacrement de confirmation se déroule au cours d’une messe, pour bien marquer le lien avec l’initiation chrétienne dans son ensemble, qui atteint son sommet dans la participation à la table eucharistique, même le jour de la confirmation !
La liturgie de la confirmation commence par l’appel de chaque confirmand, auquel chacun est invité à répondre par un geste ou une parole. Elle se poursuit ensuite par le renouvellement des promesses du baptême et par la profession de foi des confirmands. L’évêque étend ensuite les mains, à la manière des Apôtres, pour invoquer la venue de l’Esprit Saint. Puis il trace sur le front de chaque confirmand un signe de croix avec le saint-chrême en disant : « sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu. » En conclusion, l’évêque donne un baiser de paix aux nouveaux confirmés, manifestant la communion ecclésiale que fortifie le sacrement.