La parole de Dieu
La Parole de Dieu
Le Directoire pour la Catéchèse nous rappelle que « la transmission de l’Évangile selon le commandement du Seigneur a été accomplie de deux manières : « par la transmission vivante de la Parole de Dieu (appelée plus simplement la Tradition) et par la sainte Ecriture (Ancien Testament et Nouveau Testament), qui est la même annonce du salut, consignée par écrit. » Par conséquent, la Tradition et l’Ecriture sainte sont étroitement unies et imbriquées et dérivent de la même source, la Révélation de Jésus Christ » DpC n°25. C’est l’un des enseignements majeurs du Concile Vatican II.
La Bible raconte l'histoire de l'alliance que Dieu a scellée avec les hommes.
Pour les chrétiens la Bible, c’est la Parole de Dieu : ils croient que Dieu est quelqu’un qui peut communiquer avec eux.
Dieu s’est révélé à Israël par Moïse et les prophètes et pour les chrétiens, par Jésus le Christ.
Elle témoigne des relations entre les hommes et Dieu : relation faite de fidélité et de reniement. C’est un long cheminement vers la liberté et l’amour.
La Bible il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas un livre d’histoire à la manière d’un manuel scolaire ou d’un exposé scientifique.
Ce que la Bible veut transmettre, en prenant appui sur l’histoire du peuple d’Israël et des premières communautés chrétiennes, c’est, avant tout, un message de foi et d’espérance. Ceux qui l’ont écrite pensent que l’histoire n’est pas le fruit du hasard mais que Dieu parle et agit au travers des péripéties de l’histoire humaine. Un petit peuple a pris conscience que Dieu intervient dans son histoire et il lit son histoire selon une vision croyante.
Les événements qui y sont racontés ne sont pas forcément historiquement exacts, mais ils sont vrais parce que ceux qui rapportent l’événement font apparaître le sens qu’il prend pour eux. (En effet, raconter un événement ce n’est pas toujours en faire un reportage exact mais le recréer en fonction de la façon dont nous l’avons compris.). C’est en ce sens qu’on peut dire que la vérité de la Bible est celle qui concerne le salut de l’humanité, et que la Bible nous raconte l’histoire du salut.
Mais, on peut aussi se demander, et c’est tout à fait légitime, quelle est l’historicité des événements qui y sont rapportés, (en effet si tout était faux, on ne pourrait pas parler d’un Dieu qui se révèle au cœur de l’histoire des hommes)…
On va donc sans arrêt naviguer quand on étudiera la Bible entre des faits historiques qui se sont réellement passés mais dont on n’a pas toujours des traces, notamment pour les événements trop anciens, et la relecture de ces événements c’est-à-dire, leur interprétation car les auteurs y ont vu l’intervention d’un Dieu unique qui se révèle petit à petit dans leur histoire.
François BROSSIER, la Bible dit-elle vrai ?, collection la Bible tout simplement, éditions de l’atelier, Paris, 1999
Comment chercher une référence ?
Les anciens manuscrits et les premiers livres imprimés présentaient un texte continu. Pour le texte hébreu, la tradition juive, au moins depuis le 2e siècle de notre ère, divisait le texte en larges ensembles pour la proclamation publique ; le souffle de la lecture découpait des phrases rythmées qui, cependant, n’étaient pas numérotées. C’est pour faciliter l’étude qu’on en est arrivé au système des chapitres (début du 13e siècle) et des versets (au 16e siècle).
Aujourd’hui on indique la référence d’un verset par écrit et plusieurs systèmes sont utilisés. Nous prenons celui qui est le plus courant dans l’édition française, celui de la Bible de Jérusalem et de la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible). On donne en abrégé, selon un code que vous trouverez dans votre Bible :
- le titre du livre : par ex. Gn signifie Genèse
- le numéro du chapitre
- le numéro du verset : Gn 1,2 signifie Livre de la Genèse, chapitre 1, verset 2
- Pour renvoyer à plusieurs versets, on indique les chiffres séparés par un tiret : Gn 1, 2-4 signifie Genèse, chapitre 1, versets 2 à 4 compris
- Si on renvoie à plusieurs versets du même chapitre, on sépare les numéros par un point : Gn 1,2.10 signifie Genèse, chapitre 1, verset 2 et verset 10
- Si on renvoie à plusieurs chapitres, on les sépare par un point virgule : Gn 1, 2-4.8 ; 2,4-5 signifie Genèse chapitre 1, versets 2 à 4 et verset 8 puis chapitre 2, versets 4 et 5
- Un « s » après un numéro signifie ”et suivant” ou ”et suivants” : Gn 1, 2s signifie Genèse, chapitre 1, verset 2 et suivant(s)
- Parfois certains versets sont assez longs et on peut avoir besoin de les subdiviser ; on attribue alors des lettres à ces parties de verset (qui ne sont pas indiquées dans nos Bibles !) : Gn 2,4a.5b signifie Genèse chapitre 2, première partie du verset 4 et deuxième partie du verset 5.
Les abréviations des noms des livres bibliques sont communes à toutes les Bibles en français sauf pour un livre prophétique qui est appelé Isaïe (Is) dans les Bibles catholiques et Esaïe (Es) dans les Bibles protestantes et la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible).
Veuillez vous reporter à une Bible, elle comporte certainement une page ou un encart avec la liste des livres bibliques et leurs abréviations.
La Bible est une véritable bibliothèque : elle se constitue de nombreux livres et comprend deux grandes parties : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament.
Pour en savoir plus sur chacun des livres, vous pouvez lire les introductions de vos Bibles ou aller sur le site de la Documentation Chrétienne. Le texte de la Bible est disponible sur plusieurs sites internet. La traduction varie d’un site à l’autre. D’autres sites présentent quelques versions, la Bible de Jérusalem et la Traduction Œcuménique de la Bible (Les Editions du Cerf).
Les livres
Chacun des livres de la Bible a un auteur particulier, connu ou non, leur ordre dans la Bible n’est pas un ordre chronologique. L’ensemble des livres est écrit sur plus de 1000 ans ; les parties les plus anciennes de certains livres datent du 8ème siècle avant Jésus-Christ, les livres les plus récents datent du 2ème siècle après Jésus-Christ. L’histoire du peuple d’Israël et l’histoire des livres de la Bible sont très étroitement liées, car avant d’être écrites, les pages de la Bible ont été vécues par le peuple d’Israël.
L’Ancien Testament
On pourrait dire aussi Premier Testament
L’Ancien Testament est constitué d’une quarantaine de livres majoritairement écrits en hébreu. Traditionnellement ils sont classés en trois groupes : la Loi, les Prophètes et les Ecrits. La liste des livres est arrêtée définitivement par les juifs de Palestine à la fin du 1er siècle après Jésus-Christ. Au même moment, les juifs d’Egypte établissent leur propre liste. Ils y ajoutent quelques livres écrits en langue grecque.
Les chrétiens protestants ont adopté la liste des juifs de Palestine, les chrétiens catholiques celle des juifs d’Egypte.
Le Nouveau Testament
On pourrait dire aussi Testament renouvelé
Le Nouveau Testament comprend 27 livres écrits en langue grecque entre 50 et 150 après Jésus-Christ.
Il est constitué
- des quatre Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean,
- des Actes des Apôtres, deuxième tome de l’œuvre de Luc,
- des 21 lettres des premiers chrétiens : Paul, Jacques, Pierre, Jean et Jude, Lettre aux Hébreux
- de l’Apocalypse de Jean.
Les évangiles racontent comment la promesse de Dieu au peuple d’Israël s’accomplit en Jésus-Christ mort et ressuscité par Dieu, comment cette promesse continue de se réaliser pour tous et jusqu’à la fin des temps. Les lettres et les Actes des Apôtres racontent les débuts de l’Eglise ainsi que les difficultés qu’elle a pu rencontrer.
C’est à travers son histoire qu’Israël expérimente une relation unique avec le Dieu Sauveur. Deux périodes majeures ont marqué l’histoire d’Israël : l’Exode et l’Exil.
L’Exode
La Bible raconte comment, aux temps des pharaons, les fils d’Israël étaient esclaves en Egypte ; Dieu envoya Moïse pour les libérer et les faire sortir d’Egypte. Sous la conduite de Moïse, ils traversèrent la Mer Rouge et poursuivirent leur route à travers le désert du Sinaï pendant 40 ans. Cette période (datée d’environ 1200 ans avant Jésus-Christ) est appelée l’Exode.
De cette époque restent peu de traces archéologiques mais nous savons que de nombreuses traditions orales circulaient sur les patriarches puis plus tard sur l’Exode. Des codes de lois ont été élaborés à cette époque.
L’Exil
Une fois le peuple installé au pays de Canaan appelé plus tard la Palestine, la royauté se met en place au fil des siècles et les rois se succèdent : les plus connus sont Saül, David et Salomon (environ 1000-900 avant J-C).
Des difficultés naissent avec leurs successeurs et le pays se scinde en deux : le royaume du Nord (capitale : Samarie) et le royaume du Sud (capitale : Jérusalem).
De nombreux textes des prophètes ainsi que les premiers manuscrits du Deutéronome datent de cette époque. Le pays est entouré de grandes puissances, l’Egypte et l’Assyrie, qui combattent régulièrement entre elles et cherchent à assurer leur domination sur le pays de Canaan.
Le royaume du Nord va être annexé par les Assyriens en 721 avant Jésus-Christ.
Le royaume du Sud tombera lui aussi de 597 à 587 avant Jésus-Christ ; le Temple de Jérusalem, signe de la présence de Dieu parmi son peuple, sera détruit ; le roi et les notables seront déportés à Babylone. La déportation a duré un demi-siècle ; c’est cette période que l’on appelle l’Exil.
A Babylone, les prêtres ont entrepris un énorme travail de relecture des textes existants qu’ils avaient précieusement emportés avec eux, ils retravaillent les textes et en écrivent d’autres ; ils constituent ce que l’on appelle la tradition sacerdotale. Trois périodes vont se succéder après le retour d’Exil qui a lieu aux environs de 537 avant Jésus-Christ.
La période perse 538 – 333 est une période de rédaction importante pour les textes bibliques. De cette époque datent :
- le Pentateuque qui regroupe les cinq premiers livres de la Bible appelés la Loi (Torah) par la tradition juive (tradition sacerdotale et tradition deutéronomiste)
- les écrits de certains prophètes. La période grecque 333-63 voit naître d’autres livres prophétiques et des écrits de sagesse.
- La période romaine à partir de 63 avant Jésus-Christ : dans cette période seul le Livre de la Sagesse est écrit
L’histoire d’Israël est marquée par un événement qui bouleverse la religion juive : la venue de Jésus-Christ sous le règne d’Hérode vers l’an 6 avant notre ère. La vie publique de Jésus date des années 30. On date traditionnellement sa mort et sa résurrection autour de l’an 33.
- Les premiers écrits du Nouveau Testament sont les lettres de Paul entre 48 et 64, suivies de l’Evangile de Marc (récit de la vie et de la mort et résurrection de Jésus) dans les années 60 puis de l’œuvre en deux tomes de Luc (Evangile et Actes des Apôtres) et de l’Evangile de Matthieu vers 80 ; l’Evangile de Jean date des années 90. Les dernières lettres et l’Apocalypse n’apparaissent qu’au début du deuxième siècle. Les dates mentionnées sont indicatives, elles sont encore discutées pour certaines.
Canon des Ecritures
Ce mot « canon » très ancien, d’origine phénicienne, désigne « un roseau », c’est-à-dire une tige pouvant servir de règle, donc de mesure. Passé en langue grecque, le mot « canon » signifie alors mesure et norme. Le principe de formation de ce canon, c’est-à-dire des livres considérés comme la Parole de Dieu, se fait progressivement. La Torah fut achevée la première, sa fixation est attribuée à Esdras au milieu du Vème siècle avant JC. La constitution du corpus prophétique se fait au plus tard au cours du IIIème siècle avant JC.
La clôture du canon hébraïque s’est imposée au pharisaïsme (seul courant du judaïsme survivant à la destruction de Jérusalem en 70 après J-C) car ils devaient faire face à la montée du judéo-christianisme et à l’arrivée de nouveaux textes chrétiens. A l’époque de Jésus, le judaïsme hellénistique possédait une collection de livres en grec plus étendue que la liste fixée par les pharisiens à la fin du premier siècle. Ces livres furent gardés et appelés deutérocanoniques par les chrétiens.
Pour le Nouveau Testament, le processus de canonisation des Ecritures chrétiennes parait s’être achevé aux 4ème et 5ème siècles. Il subsiste cependant quelques incertitudes. Les textes retenus étaient, majoritairement, les textes les plus lus publiquement dans toutes les églises, la liturgie a donc joué un rôle important dans la constitution de ce canon. Le concile de Trente (1545 – 1563) en établissant la liste des livres saints, n’a fait que valider une situation remontant à l’époque de l’antiquité. (Dictionnaire critique de Théologie, article « canon des écritures », Yves Lacoste, 2002).
Israël et la Palestine forment un couloir entre l’Afrique et l’Eurasie, à la pointe Sud-ouest du croissant fertile. Passage obligé entre la vallée du Nil et la Mésopotamie, il est au cœur des échanges entre Afrique et Asie et a attiré depuis des millénaires les puissances rivales qui aimeraient bien posséder cet accès à la mer et cette voie de passage.
Vous trouverez des cartes à la fin de vos Bibles dans leurs annexes ou sur le site de la Documentation Catholique.
Le long de la Méditerranée se situe une plaine côtière, coupée par le mont Carmel. C’est une région de passage avec de nombreux ports. Au Sud, au 13ème et 12ème siècle avant notre ère, s’y installent les Philistins venus de la mer. Quelques siècles avant J. C., les Grecs donneront leur nom au pays : Palestine ou Pays des Philistins. Au Nord, au dessus du Mont Carmel, s’étend le territoire de Tyr et Sidon.
La région centrale est constituée de plateaux (Galilée) et de collines (Samarie, Judée). Au Nord, ce territoire est ouvert d’une part sur les royaumes de Tyr et Sidon et d’autre part sur la Syrie. Les populations qui l’habitent vont donc subir plus facilement les influences extérieures.
Au centre de cette région, se trouve la riche plaine agricole de Galilée qui assurait d’importants revenus au royaume du Nord. Les gens du Nord seront donc plus tentés par les cultes païens de fécondité que les habitants des collines pierreuses de Juda. La partie du Sud, plus aride, bordée par des montagnes (massif des monts de Judée) et par le désert (Néguev, au Sud), est bien protégée des influences extérieures. Cette région fut occupée par la tribu de Juda.
La vallée du Jourdain s’étend du Nord au Sud, du Liban à la Mer Morte.
La source du Jourdain est à 200m au-dessus du niveau de la mer, au lac de Tibériade les eaux sont à 212m au-dessous et elles se jettent dans la Mer Morte à –392m ! L’évaporation y est si considérable que sa teneur en sel en fait une mer sans vie. Les dépôts de sel sur ses rives permettent d’évoquer la femme de Lot transformée en statue de sel. (Genèse 19,26). A l’Est, le plateau transjordanien surplombe la vallée du Jourdain.
La plus grande partie de l’Ancien Testament est écrite en hébreu avec quelques passages en araméen, deux langues sémitiques.
L’hébreu est apparu vers le 12ème siècle avant notre ère et a été supplanté par l’araméen au 5ème siècle avant J. C. tout en restant la langue de la liturgie et des savants juifs. Ressuscité et adapté, l’hébreu est aujourd’hui la langue parlée en Israël. L’araméen occupe une place restreinte dans la Bible : il concerne uniquement une partie des livres de Daniel et d’Esdras. C’était la langue officielle de l’empire perse et les exilés l’ont ramenée chez eux à leur retour à Jérusalem. L’araméen est la langue maternelle de Jésus.
Toutes deux sont des langues très concrètes et très imagées.
Certains livres de l’Ancien Testament ont été écrits directement en grec ainsi que tout le Nouveau Testament. C’est une langue indo-européenne, qui devient la langue commune de toute une partie du bassin méditerranéen grâce aux conquêtes d’Alexandre, et tout l’Orient jusqu’aux rives de l’Indus parlera un grec « commun à tous » ou koinè.
Les grandes traductions
En grec au IIIe siècle av JC voir Septante
- En araméen, langue parlée par Jésus. L’AT a été traduit en araméen pour la lecture dans les synagogues dès avant l’ère chrétienne car l’hébreu n’était plus parlé par le peuple. Ces traductions s’appellent des « targums », ce qui signifie « interprétations ». Ils introduisent des explications qui permettent une meilleure compréhension du texte.
- En latin de 390 à 405 par St Jérôme. Sa traduction s’appelle « la Vulgate » signifiant « populaire », elle est alors devenue la traduction officielle de la Bible dans l’Eglise.
- En syriaque et autres langues anciennes (copte, éthiopien, géorgien, arabe, nubien…)
- Au Moyen Age des traductions sont faites pour les populations nouvellement évangélisées, en irlandais, vieil anglais…, et aussi en provençal, catalan, italien…
- L’invention de l’imprimerie va permettre l’extension des traductions. La traduction de Luther (en 1522 pour le NT et en 1533 pour l’AT) est restée la Bible allemande la plus lue et la plus répandue.
- Au XVIème siècle avec la Réforme les traductions se multiplient, les protestants traduisent la Bible en français à partir du texte massorétique hébreu.
- Aux XIX et XXème siècles de nombreuses traductions qui tiennent compte des avancées de la recherche scientifique voient le jour : notons celle du chanoine Crampon pour les catholiques, celle de Louis Segond pour les protestants.
- En 1975 paraît la Bible de Jérusalem, traduction catholique, à l’origine de nombreuses traductions étrangères. A la même époque paraît aussi la « Traduction Œcuménique de la Bible » (TOB) seule traduction entièrement œcuménique.
- En 2001, la « Bible, nouvelle traduction », est un événement puisque 20 écrivains de toutes confessions se sont associés à 27 exégètes pour produire cette œuvre littéraire contemporaine.
- Aujourd’hui la Bible est traduite au moins partiellement dans 1800 langues.
La Septante
Le travail des 72 sages juifs
La tradition veut que la Bible hébraïque ait été traduite en grec, au 3e siècle avant notre ère, à la demande de Ptolémée II Philadelphe (285-246 av. J.-C.). Ce roi d’Égypte, de culture grecque, voulait réunir dans la bibliothèque d’Alexandrie un exemplaire de tous les grands textes de l’Antiquité et collecter les textes juridiques et religieux de ses sujets. Il aurait fait venir sur l’île de Pharos, en face d’Alexandrie, soixante-douze savants juifs, appelés aussi les Septante, pour réaliser une traduction qui devait par la suite porter leur nom : la Septuaginta ou Bible des Septante (abrégée en LXX).
Une traduction moderne de la Septante
Au début des années 1980, Marguerite Harl, enseignante à la Sorbonne, et une équipe de traducteurs entreprennent une traduction de la Septante. Depuis 1986, dix volumes ont été publiés aux Éditions du Cerf sous le titre La Bible d’Alexandrie. Jusqu’à la mise en route de cette traduction, l’étude de la Septante était limitée à une discipline de l’exégèse catholique. Pendant des siècles, la Septante n’a été étudiée ni par les protestants ni par les juifs qui recevaient le canon de la Bible hébraïque. Or, cette traduction donne accès à une œuvre littéraire qui est le témoin d’une époque, le judaïsme égyptien de la diaspora, pour la première fois exprimée dans une langue et une structure de pensée occidentale. La langue et les notions forgées par la Septante ont marqué la réflexion et l’expression religieuse du judaïsme et du christianisme naissant. Il était urgent que ce travail scientifique fût entrepris.
La « Bible du Rabbinat »
On appelle « Bible du Rabbinat » la traduction française intégrale de la Bible hébraïque, traduite au 19e siècle par les membres du Rabbinat français et édictée en 1899 par les soins de Zadoc Kahn (1831-1905), une des grandes figures du judaïsme français. Rabbin en 1862, il devint grand Rabbin de France en 1889. Homme d’action au sein de l’Alliance israélite universelle et de sa communauté, il milita en faveur du renouveau sioniste et de la culture juive. Dans la première édition de cette traduction, il affirmait que cette œuvre n’avait aucune prétention scientifique. Son but fut avant tout de mettre l’Écriture sainte reçue dans la Tradition juive à la portée du grand public, ce qu’il réussit. En effet, voici plus d’un siècle que cette Bible circule dans notre communauté sans qu’aucune autre traduction, comme celles plus anciennes de Cahen ou de Wogue, ne prenne sa place.
Comme toute œuvre littéraire, la Bible a ses codes de lecture, elle utilise un certain nombre de genres littéraires, structurés selon des codes.
Le repérage de ces différents genres littéraires qui sont comme des moules dans lesquels les écrivains coulent leur message en fonction de leurs destinataires et de ce qu’ils ont à dire, permet de mieux comprendre la signification du texte.
Voici quelques uns des genres littéraires que l’on peut trouver dans la Bible :
- Les chants
- Les prières
- Les codes de lois, le plus connu étant le décalogue appelé aussi « les dix paroles » ou « les dix commandements »
- Les théophanies qui sont des manifestations de Dieu à une personne ou à un groupe, par exemple à Moïse dans le livre de l’Exode (Ex 3,1-22)
- Les récits de miracles qui sont nombreux dans l’Ancien et le Nouveau Testament, par exemple dans l’Evangile de Marc (Mc 4,35-41)
- Les appels ou vocations qui s’adressent à une personne en particulier pour une mission précise, par exemple dans le livre de Jérémie (Jr 1,4-9) ou, dans l’Evangile de Luc l’annonce à Marie (Lc1, 26-38)
- Les paraboles ou allégories qui utilisent des comparaisons avec le quotidien pour expliquer la manière d’agir de Dieu envers les hommes
- Les apocalypses qui expriment la détresse en temps de crise et l’espérance en la toute puissance de Dieu.
La bible et l’art
Au travers :
- de la calligraphie,
- De la sculpture :
- De la peinture :
- Des vitraux :
- Des instruments de musique et du chant :
Comment choisir sa bible
Il faut, en premier lieu, s’assurer que le modèle choisi contienne bien l’Ancien et le Nouveau Testament. De nombreux types d’ouvrages sont proposés, des livres de poche, de belles éditions illustrées, des tailles différentes petites, moyennes, grande
Il faut savoir que le texte de la Bible est le même pour toutes ces éditions. La différence réside dans la quantité de notes, explications, introductions, cartes etc.… Plus la Bible est grosse, plus le nombre d’informations supplémentaires, d’annexes est important.
L’autre différence est dans la traduction du texte, les différentes Bibles sont des traductions différentes du même texte.
Certaines Bibles portent une validation officielle de l’Eglise catholique : l’imprimatur.
Le choix se fait en fonction du destinataire de la Bible, s’il faut privilégier les notes, la langue plus facile, l’ouverture aux autres religions chrétiennes. Voici les principales versions françaises actuelles :
· Bibles très complètes avec notes
o Traduction Œcuménique de la Bible (TOB)
Travail collectif, auquel les orthodoxes, les catholiques et les protestants ont participé en nombre égal pour chaque livre biblique. Cet ouvrage propose une traduction dont la fiabilité et le sérieux sont reconnus par tous.
o Bible de Jérusalem
Œuvre de plus de trente traducteurs sous la direction de l’Ecole biblique de Jérusalem, elle s’imposa tout de suite comme une des meilleures traductions françaises. Elle a été révisée à plusieurs reprises, la dernière édition date de 2008.
o Osty
La traduction, œuvre personnelle du chanoine E.Osty, présente une grande homogénéité. La langue est belle, et le style cherche à se modeler sur l’original. Les notes sont une mine de références.
o La Bible des peuples
Cette Bible a un objectif avant tout pastoral. La traduction simple et claire assurée par les pères Bernard (+) et Louis Hurault du diocèse de Versailles rend les textes accessibles à tous et aide les lecteurs à entrer dans le mystère de la Parole de Dieu. Les introductions des différents livres, évangiles ou lettres, les notes et commentaires détaillées, enracinées dans le Magistère de l’Eglise catholique invitent tous les curieux de Dieu à Le rencontrer dans leur vie de tous les jours.
o La Nouvelle Bible
Dans ses différentes éditions, la traduction protestante réalisée à la fin du XIXe siècle par Louis Segond est sans doute la plus lue dans l’ensemble de la francophonie.
o La Nouvelle Bible Segond (parue en 2002)
Elle est le résultat d’une révision minutieuse visant à rendre la traduction encore plus fidèle aux textes originaux et encore plus rigoureuse dans son expression.
· Français courant
o Bible en français courant
Les traducteurs cherchent à recueillir la totalité des informations fournies par la phrase à traduire et à la reformuler en français. Ils cherchent plus à permettre de découvrir ce qui est dit dans le texte original qu’à montrer comment cela est dit. Cette traduction est le fruit d’une collaboration largement interconfessionnelle.
o La Bible expliquée
Cette Bible utilise la traduction en français courant mais les notes sont rédigées dans un langage simple pour être accessibles à tous.
· Œuvre littéraire
o La Bible de Bayard
Des écrivains de toutes confessions se sont associés à des exégètes pour traduire chacun des livres de la Bible. La langue est belle et la traduction peut surprendre mais elle permet d’entendre le texte autrement.