La Réconciliation
La réconciliation
Également appelée la confession.
Par le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, les 3 sacrements de l’initiation chrétienne, nous recevons la vie de Dieu.
Cette vie peut être affaiblie, et même perdue par le péché.
Le sacrement de la Réconciliation fait œuvre de guérison en nous libérant du mal que nous avons commis.
A l’origine de la Réconciliation
La réconciliation ou confession, sacrement du pardon et de la miséricorde, nous invite à un retournement intérieur pour renoncer au mal, et à une vraie conversion des cœurs.
Confession, Réconciliation, Pénitence, Pardon ?
La richesse de ce sacrement s’exprime déjà dans la variété des noms qu’on lui donne :
- Confession évoque un double élément essentiel de ce sacrement : la reconnaissance de la bonté de Dieu et de sa miséricorde, et l’aveu explicite des fautes que nous avons commises ;
- Réconciliation veut dire que ce sacrement donne l’amour de Dieu qui nous réconcilie avec lui, ainsi que la force d’aller à notre tour nous réconcilier avec les autres ;
- Pénitence souligne que ce sacrement implique une démarche personnelle de remise en route vers Dieu, par des efforts concrets de changement de vie ;
- Pardon désigne le fruit même du sacrement : par l’absolution, le prêtre donne le pardon et la paix.
Origines bibliques
L’appel à la réconciliation est le cœur et le résumé du message de Jésus, tout au long de sa prédication. Il prend la suite de tous les prophètes qui avant lui, ont fait entendre le même message à travers l’Ancien Testament. Comme eux, il appelle à une conversion du cœur, à un retournement intérieur, et non pas d’abord à des gestes ou des rites de purification extérieurs, souvent formels.
L’appel de Jésus s’adresse à tous : tous ceux qui ne connaissent par Dieu sont invités à renoncer au mal et à changer de vie. Mais même ceux qui ont accepté ce premier appel doivent encore se convertir. Le plus émouvant exemple, dans l’Evangile, est celui de Pierre, celui qui avait été choisi par Jésus pour être le chef des apôtres, et qui pourtant jurera ne pas connaître son Maître lors de l’arrestation de celui-ci. Le regard d’amour de Jésus le conduira à se convertir à nouveau dans les larmes.
Dieu seul peut pardonner les péchés. Jésus exerce ce pouvoir car il est le Fils de Dieu. Il confie ensuite à ses disciples la charge d’exercer ce pouvoir en son Nom.
Le sens de la réconciliation
Se confesser pour se réconcilier avec Dieu, les autres et soi-même.
Réconciliation avec Dieu
Le péché est une triple rupture de communion : avec Dieu, avec les autres, et avec soi-même. Régulièrement, nous avons besoin de réorienter radicalement notre vie pour retrouver cet état de communion et de paix. Nous avons à revenir à Dieu de tout notre cœur, à cesser de faire le mal, à lutter pour ne pas nous laisser séduire par tout ce qui peut y conduire. Ce travail spirituel ne peut pas se faire à la force de poignet : nous avons besoin pour y parvenir de l’aide de Dieu lui-même.
Car le cœur de l’Homme est lourd et endurci. Il faut que Dieu nous donne un cœur nouveau. Dans le sacrement de réconciliation, nous manifestons notre volonté de nous convertir, mais c’est Dieu lui-même qui fait l’essentiel. Par son amour, il fait revenir notre cœur à lui, et nous donne la force de nous remettre en route.
Depuis Pâques, la réconciliation des cœurs est la grande œuvre de l’Esprit Saint : c’est lui qui éclaire les consciences pour nous révéler toutes les traces de péché dans nos vies. C’est lui aussi qui est le « Consolateur », celui qui donne la force de la conversion. L’Esprit Saint agit avec force dans le sacrement de réconciliation.
Réconciliation avec l’Eglise
Jésus a voulu que son Eglise soit toute entière signe et instrument de réconciliation : par toute sa prière, par toute sa vie et son action. Il a donc confié de manière spécifique aux prêtres, dans la suite des Apôtres, le pouvoir de pardonner les péchés dans le sacrement de réconciliation. Les prêtres sont envoyés au nom du Christ pour être à leur tour apôtre de la réconciliation. A travers eux, c’est Dieu lui-même qui agit.
Chacun de nos péchés, en nous éloignant de Dieu, nous éloigne aussi de la communauté du Peuple de Dieu, l’Eglise. Le pardon nous en rapproche, comme Jésus a voulu le montrer en acceptant de se mettre à table avec les pécheurs. Le sacrement de réconciliation contribue à renforcer l’unité de l’Eglise. Réconciliation avec l’Eglise et réconciliation avec Dieu sont inséparables.
Se préparer au sacrement de Réconciliation
Pour profiter pleinement des grâces du pardon, prenons quelques instants pour préparer notre rencontre avec le prêtre, et faire une relecture de notre vie quotidienne
L’EXAMEN DE CONSCIENCE
Amour de dieu
- Quelle est la place de Dieu dans ma vie ?
- Quelle est la place de la prière, de l’Evangile ?
- Quelle est la place de la messe, de la communion ?
- Quelle est la place du Sacrement de Réconciliation ?
Amour du prochain
- Comment est mon amour pour mon prochain, amis, famille ? (individualisme ; mépris ; rejet de l’autre)
- Sais-je comprendre et aider ou bien suis-je tenté de juger et condamner ?
- Dis-je toujours la vérité ? (tricherie ; mensonge)
- Suis-je capable de partager ? (égoïsme ; envie ; jalousie)
- Sais-je respecter les autres ? (médisance ; ragots ; calomnies ; vengeance ; rancune ; esprit de domination)
Amour de moi-même
- Est-ce que je m’accepte comme je suis ? ai-je du respect pour moi-même, pour mon corps ?
- Quelles sont mes responsabilités par rapport à mes dons, mes talents ? (paresse)
- Quel est le but de ma vie ?
- Ai-je la maîtrise de moi-même ?
Serviteur dans le monde
- Comment est ma vie en famille ?
- Comment est ma vie professionnelle, étudiante ou scolaire ?
- Comment est ma vie avec les autres (écoute ; respect ; non-jugement)
- Quelles sont les aides que j’apporte autour de moi ? Suis-je suffisamment attentif aux détresses et souffrances d’autrui ?
- Quelle est ma place dans l’Eglise ? Mon engament ?
La célébration de la réconciliation
La célébration du sacrement de réconciliation peut se faire dans le cadre d’une rencontre individuelle avec un prêtre, ou lors de célébrations communes incluant toujours un moment d’échange personnel avec un prêtre.
La célébration du sacrement de réconciliation peut se faire dans le cadre d’une rencontre individuelle avec un prêtre, ou lors de célébrations communes incluant toujours un moment d’échange personnel avec un prêtre. Quelle qu’en soit sa forme, ce sacrement associe des actes de l’Homme qui vient vers Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint, et des actes de Dieu qui donne le pardon à l’Homme par l’intermédiaire du prêtre.Actes de l’Homme
Le premier engagement de notre part est celui du cœur : nous venons vers Dieu avec un regret sincère de notre péché, et le ferme désir de nous en détourner. Plus nous découvrons à quel point Dieu nous aime, et plus nous ne pouvons que détester le péché qui nous en éloigne. Cette tristesse du cœur devant le péché, que l’on appelle contrition, est déjà un don de l’Esprit.
En présence du prêtre, nous disons notre péché. Mettre des mots sur nos fautes permet déjà de nous en libérer, de les regarder en face et d’en assumer la responsabilité, pour nous ouvrir à nouveau à Dieu.
Nous ne pouvons pas venir nous réconcilier avec Dieu sans vouloir également réparer ce qui peut l’être des conséquences de nos fautes, et surtout manifester concrètement notre désir de progresser. C’est le sens de la pénitence que le prêtre nous donne à accomplir, sorte de petit exercice spirituel pour nous fortifier dans le bien.
Actes de Dieu
L’essentiel de la Réconciliation est fait par Dieu lui-même, à travers les paroles du prêtre : il nous encourage d’abord à changer de vie, et peut nous donner des conseils pratiques sur les points que nous avons évoqués, à la lumière de textes de la Bible. En étendant la main en signe d’appel de l’Esprit Saint, il prononce ensuite la formule d’absolution : « Que Dieu Notre Père vous montre sa miséricorde. Par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui, et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l’Eglise, qu’il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. » Par ces mots, le prêtre nous réconcilie pleinement avec Dieu et avec l’Eglise, et nous donne la force de faire la paix avec nous-mêmes.
Textes pour se préparer au sacrement de réconciliation
Quelques textes de la bible à lire ou à relire pour se préparer à recevoir le sacrement de réconciliation
Pour réfléchir au pardon ou pour se préparer à recevoir le sacrement de réconciliation, voici quelques textes de la Bible.
- Action de grâce, joie et pardon
- La Parabole du Fils Prodigue
- La femme adultère
- Les Béatitudes
- Zachée
Psaume 31
Heureux l’homme dont la faute est enlevée, et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense, dont l’esprit est sans fraude
Je me taisais et mes forces s’épuisaient à gémir tout le jour : ta main, le jour et la nuit, pesait sur moi ; ma vigueur se desséchait comme l’herbe en été.
Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mes péchés. »
Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Ainsi chacun des tiens te priera aux heures décisives ; même les eaux qui débordent ne peuvent l’atteindre.
Tu es un refuge pour moi, mon abri dans la détresse ; de chants de délivrance, tu m’as entouré.
Parabole du Fils Prodigue :
Jésus dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient ». Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.
Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il réfléchit : « Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers ».
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils… »
Parabole de la Femme adultère
(Jean 8 ; 1-11) Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
Les Béatitudes
Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !
(Matthieu 5 ; 1-12)
Zachée
Il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. » Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19 ; 2-10)