Vénérer des reliques
Depuis des siècles, de nombreuses reliques sont vénérées un peu partout dans le monde. Sont ainsi exposées le corps resté intact de Bernadette Soubirous, le cœur du Saint Curé d'Ars, la langue de Saint Antoine de Padoue, les restes de Sainte Thérèse de Lisieux qui font le tour du monde, la couronne d'épines du Christ à Notre-Dame de Paris... et même les reliques des rois mages à Cologne ! Même si parfois l'authenticité de la relique n'est pas vérifiable, la démarche de vénération n’en a pas moins de sens…
Vénérer n’est pas adorer
Vénérer est un acte religieux adressé aux saints, Adorer est un culte rendu à Dieu seul. Même si concrètement la vénération des reliques est souvent l’objectif d’un pèlerinage, elle n’est pas un but en soi… Les reliques apportent “seulement” un support matériel à la foi. Elles ne sont pas l’objet de la foi.
Tous chercheurs de Dieu
Toute démarche vers des reliques nous invite à rejoindre et être contemporain du cortège des Saints qui nous ont précédés à travers les siècles. C’est un acte d’appartenance au peuple de Dieu, qui s’est mis en marche et qui a répondu à son appel. Nous nous mettons dans les pas d’un Saint, ce chercheur de Dieu qui nous est donné en exemple, et nous sommes poussé à refaire son itinéraire spirituel… Nous sommes tous des chercheurs de Dieu : tel est le lien qui existe entre notre vie et celle du Saint ! Nous découvrons alors à leur école, la présence de Dieu dans notre vie…
Embrasser la Foi
Les Saints sont surtout des témoins de la Foi, cette même et unique Foi que nous partageons avec eux et tous les pèlerins passés, présents et futurs. Nous leur demandons d’intercéder pour nous. Embrasser ou toucher un reliquaire n’est pas magique mais par ce geste d’adhésion à la Foi de ce témoin, posé par des milliers d’autres pèlerins, j’embrasse la Foi de toute l’Eglise.
Vers un même acte d’adoration
Continuons notre route avec les Saints… Elle ne s’arrête pas aux reliques mais nous conduit au Christ lui-même. Car ils ne cessent par l’exemple de leur vie de nous inviter à offrir la nôtre, à adorer Dieu par toute notre vie.
A propos de la vénération de la relique du cœur du saint curé d’Ars (P. Olivier de Rubercy)
« Celui qui est affectionné pour quelqu’un vénère aussi les choses que cette personne a laissées d’elle-même après sa mort » enseigne saint Thomas d’Aquin. Rappelons-nous d’abord que dans nos paroisses, nous ne sommes jamais loin des reliques puisque les pierres d’autel de nos églises possèdent toutes une relique, souvent celle d’un saint martyr, en mémoire de son sacrifice uni à celui du Christ.
Les reliques sont « des restes » de quelqu’un qui a véritablement existé. Sa vie est bien connue, son histoire, et les lieux où il a vécu aussi… On n’est pas simplement devant un symbole, une image ou une belle idée. Il y a dans la relique quelque chose de la vie des hommes et femmes de l’Eglise vivante. Ensuite, les reliques nous rappellent une vérité chrétienne fondamentale : depuis le jour de son baptême, le chrétien est devenu un « temple de l’Esprit Saint », il est « habité par Dieu ». « Le corps de l’homme participe à la dignité de l’« image de Dieu » : il est corps humain précisément parce qu’il est animé par l’âme spirituelle, et c’est la personne humaine tout entière qui est destinée à devenir, dans le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit. (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°364). Ce qui distingue un chrétien, c’est qu’il est habité par l’Esprit Saint.
Il ne s’agit pas d’attacher une importance excessive à la relique considérée en elle-même. Ce qui est important, c’est ce qu’elle suscite. Le culte des saints doit être subordonné à celui qui est rendu à Dieu le Père. Nous comptons sur leur prière et leur exemple, afin qu’ils intercèdent auprès de Dieu en notre faveur. D’ailleurs, le reliquaire n’est en aucun cas un ostensoir ou un tabernacle et il n’est pas posé sur l’autel, mais à côté ou à proximité, afin qu’apparaissent sans ambiguïté que le saint que nous vénérons est un relai de notre prière vers le Père.
Si nous venons vénérer la relique du cœur du saint curé d’Ars, c’est donc tout simplement pour rendre grâce pour ce que l’Esprit Saint a fait de beau dans sa vie et qui a illuminé toute l’Eglise ; rendre grâce pour ce qu’il a fait dans ce cœur avec lequel Jean-Marie Vianney a aimé, avec lequel il a vécu son ministère de prêtre, avec lequel il s’est donné à ses paroissiens… C’est aussi pour lui demander de nous aider à croire que l’Esprit Saint est notre force pour aimer et devenir saint. Ce signe fragile – les restes de son cœur – est pour nous un signe de la présence du saint, toujours vivant auprès de Dieu et intercédant en notre faveur. Voilà le sens de la vénération des reliques. »